vendredi 25 juin: La Culture ne cèdera jamais ! Vive le Festival 2010 !
Ce jour, vendredi 25 juin, en tant que créateur et directeur du Festival Richard Cœur de Lion, auteur et metteur en scène bénévole des spectacles vivants théâtralisés qui y sont joués, je romps le silence et prends la parole.
La seconde édition de notre Festival est en effet compromise. Je l’avais tu pour plusieurs raisons : pour ne pas décourager les cavaliers qui s’entrainent, les comédiens qui répètent, pour ne pas démotiver les sponsors qui sont démarchés, pour ne pas tuer l’ESPOIR et l’optimisme et, plus intimement parlant, pour ne pas nous-même tomber en dépression de 11 mois de travail et d’énergie jetés à l’eau.
Mais la vérité commence à sortir : nous avons cru à une mauvaise blague lorsqu’il nous a été dit que notre principale demande de subvention ne serait pas examinée pour un accord de principe le 23 juin, date déjà tardive dans notre calendrier à un mois du Festival ; au prétexte -que personne ne croira- que le dossier de renouvellement était « tardif » et « incomplet » : à qui faire croire que, le haut-fonctionnaire que je suis par ailleurs -le mystère peut-être levé même si nous l’avons toujours tenu caché- n’aurait pas veillé comme à la prunelle de ses yeux à ce que le dossier soit EXEMPLAIRE ?!
Aussi avons-nous fait tout ce qui était en notre maigre pouvoir pour inverser le sort funeste au cours de ce mois de juin fou. Sans cette subvention de 20.000 euros, le Festival tel qu’il a été programmé est en effet MORT. Tué avant même que le public applaudisse ou critique. Tué uniquement par la CENSURE de l’argent. J’enrage, j’en pleurs, oui, j’en suis effondré. Oui ma santé en a été affecté, en pensant aussi à CHACUNE et CHACUN d’entre vous, bénévoles, cavaliers, comédiens, couturières, quaders, artistes intermittents du spectacle et techniciens, et vous aussi cher public.
Le 23 juin à Cognac-la-Forêt, le comité qui délivre les avis, favorables, réservés ou non-favorables, sur un montant de subvention européenne dite FEADER dont nous sollicitions le renouvellement, n’a pas inscrit le nôtre à son ordre du jour, ne s’est pas prononcé et nous aurait renvoyé à une réunion courant …octobre pour réserver sa décision définitive, au prétexte que le dossier serait « non-complet ».
Courageusement, à la suite de notre appel, des voix se sont élevées, notamment dans la presse: populaire-du-centre-22-juin-2010. Il a été annoncé qu’une lettre nous serait adressée pour acter ce fait et qu’il nous appartenait de la porter à notre banque. Explication : c’est que le montant d’une subvention non liquidée (cela peut prendre du temps) peut en effet être avancée par une banque dès lors que celle-ci a confiance dans une délibération de collectivité publique. C’est ce qui s’est passé l’an dernier avec cette 1ère subvention FEADER d’environ 15.000 euros que la banque a dû nous avancer. Déjà, il faut savoir que pas un centime de cette subvention 2009 à l’heure où je poste ce blog n’est encore tombé sur notre compte crédit agricole (contrairement à une inexactitude du Populaire du centre, excusé), nous plaçant dans la situation d’avoir lors depuis à payer en agios l’équivalent de la prestation d’un artiste, de vivre les affres de l’échéance imminente du remboursement du prêt d’UN AN consenti et alors qu’une seconde édition est en cours, sans trésorerie. Mais, toujours confiant, nous attendons cette lettre de Cognac-la-Forêt (non encore reçue à l’heure où je poste ce blog).
Seulement, nous ne nous berçons plus d’illusions. Le Crédit agricole jugera cette promesse de subvention au risque de nous annoncer qu’il ne peut pas nous accorder sur sa foi de ligne de crédit.
Alors que faire ?
Mettre au pilon les 10.000 affiches imprimées que vous avez le plaisir d’admirer en intro de mon blog ?
JAMAIS la culture ne baissera les bras. Nous n’avons perçu qu’une subvention de la Ville de Châlus et la moitié d’une subvention de la communauté de communes des monts de Châlus. Nous risquons de ne plus avoir rien d’autre pour la seconde édition. C’est loin, très loin de permettre la réalisation de notre Festival tel que programmé au Guide du spectacle (et déjà prêt chez l’imprimeur: guide-8-24). Ma responsabilité et celle de notre Association est d’ANNULER le Festival tel qu’il avait été programmé. C’est-à-dire que TOUT étant prêt pour le départ 29 juillet 2010 à Bussière-Galant, ce cas de force majeure annule TOUTE la programmation. C’est, particulièrement pour les intermittents du spectacle et les restaurateurs, dont c’est aussi le gagne-pain, un coup très rude, très dur. J’en mesure toute l’injustice, en temps de crise. Leur rage, leurs pleurs, je les partage à la puissance mille. Oui, j’en ai pleuré, eh quoi, cela étonne les gens froids ? Mais avec quel argent régler leurs rémunérations?
Le Festival disparait-il pour autant ? JAMAIS. Jamais personne n’empêchera la culture de s’exprimer. Au nom des bénévoles, des cavaliers, des comédiens, des couturières, des quaders (et j’en oublie) qui se sont ‘décarcassés’ depuis des mois, jamais je ne prendrai la décision qu’ils ont travaillé, qu’ils ont espéré « pour rien ». Nous jouerons – je l’annonce- nous ne jouerons pas tout ce que nous avions programmé ni comme nous l’avions programmé, mais nous jouerons quand même devant le public.
Je lance donc un appel à la MOBILISATION, à la remobilisation.
D’abord, je prie l’imprimeur de publier le Guide du spectacle sans un changement, par respect pour les annonceurs et par respect pour les artistes, pour que le public sache CE QUI L’AURAIT DÛ APPRECIER.
Les cavaliers ne partiront plus que du château de Lastours le samedi 31 juillet en début d’après-midi pour une belle randonnée jusqu’à Pageas à travers le beau territoire des Monts de Châlus. Venez nombreux les encourager. A la pierre féodale de Grelette, nous déposerons une gerbe en la mémoire de la culture limousine, dont nous relevons le défi. Le soir à Pageas, nous jouerons devant le porche de l’église de Pageas la scène de La repentance de Richard©. Puis nous ferons, avec tous les randonneurs volontaires à pied ou en VTT, la fameuse randonnée nocturne aux flambeaux et aux lampes-torches de Pageas au château de Châlus-Chabrol, rouvert pour l’évènement ! Nous jouerons aux torches la scène, nouvelle, du Songe de l’Orient de Richard©. Le lendemain, nous aurons comme prévu la Bénédiction des chevaliers à l’église de Châlus, puis l’après midi, nous jouerons à Chabrol la scène du Défi de Richard à la Tour©. Enfin, le soir, en centre-ville, nous jouerons comme prévu le tableau final La Douleur d’Aliénor d’Aquitaine©.
Certes, nous jouerons sans bénéficier de tout ce qui avait été prévu de montrer au public : nous allons devoir dénoncer tous les contrats de locations de costumes, par exemple. Excusez-nous par avance d’applaudir des chevaliers sans armures…
Quant à nos amis artistes et intermittents du spectacle, nous sommes contraints d’annuler leur cachet. A un mois de l’été, si crucial pour leur fragile existence, c’est INJUSTE. Nous en accuser, serait une DOUBLE PEINE. Que pouvons-nous faire ? S’ils acceptent de venir jouer bénévolement dimanche 1er aout, nous essaierons dans toute la mesure du possible de défrayer leurs transports. S’ils y renoncent, ce qui est leur droit, nous leur adressons nos excuses et comprenons leur colère. Si l’édition du Festival ainsi réduite dégage quelques recettes nettes, nous nous engageons à les reverser et partager aux artistes qui auront pu maintenir leur présence.
Pour la suite ?
Notre considération et notre bonne-foi ont été mise en cause en prétendant notre dossier de renouvellement de subvention « incomplet ». Dès que possible, celui-ci sera rapatrié et remis à la mairie de Châlus en dépôt pour permettre à n’importe quel journaliste d’en prendre connaissance et juger par lui-même de la valeur de cette critique.
Quant à la 3ème édition 2011 du Festival, au mois de septembre, une AG extraordinaire de l’association Richard en occitanie sera convoquée et en débattra, avec les élus.
Enfin, nous lançons un APPEL à nos généreux mécènes, annonceurs et donateurs : gardez-nous votre CONFIANCE. Notre Festival ne vous décevra pas, notre volonté correspond à vos valeurs d’entreprise et d’entrepreneurs, celle d’une France fière de sa culture, fière de se battre dans la compétition et de conserver toujours « hauts les cœurs », comme conclurait Richard Cœur de Lion. Que, du ciel, il nous vienne en aide.
TOUS les cavaliers sont donc invités à rejoindre le château de Lastours samedi 31 juillet pour 10h, en présence, nous n’en doutons pas, du direct de Radio France Bleue Limousin qui était programmé.
Bénévoles, cavaliers et comédiens, vous recevrez des infos sur ce blog et par sms dans les jours qui viennent pour la « feuille de route ».
Fidèlement
Vive Richard Coeur de Lion, Vive le Limousin!
Christophe, 0670 64 33 43